mercredi 25 janvier 2012

LEX-ICON CFP Version Française

Lex-ICON :
traiter l’image comme un texte/
traiter le texte comme une image

Colloque international
les 7 - 9 juin 2012
Université de Haute-Alsace.

Co-organisé par Jennifer K Dick (UHA/ILLE), Didier Girard (UHA/Ille), Océane Delleaux (UHA/CREM/Edith), Eric Suchère (École Supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne) et Fréderique Toudoire-Surlapierre (UHA/Ille).

Colloque multidisciplinaire sur le texte et l’image, leur création et leur élaboration, dans les domaines de la littérature et des arts plastiques. Focus : les œuvres « ultra contemporaines » (créés depuis 2000).


« The sum of human wisdom is not contained
in any one language, and no single language is
CAPABLE of expressing all forms and degrees
of human comprehension. »
— Ezra Pound

Comme Pierre Garnier nous l’a dit il y a presque 50 ans, « la nouvelle poésie s’alimente, quant à son origine, dans les langages typiques d’autres arts, en particulier celui des arts plastiques, qui lui permettent d’atteindre la dimension d’objet récusant la “lecture”. » Depuis, d’autres mouvements ont au contraire privilégié l’usage de mots comme autant de motifs plastiques. Comme Johanna Drucker l’écrit, depuis les années soixante, « artistic activity […] had dissolved the boundaries between disciplines which had rigidly distinguished high modern visuality from high modern literariness at mid-century […] the experimental innovation had inbred so successfully with other artistic sources […that] current work actually blends visual and verbal elements into what is an increasingly synthetic unity ».

S’agirait-il d’une attention emphatique à la substance physique du langage qui unirait écrivains et plasticiens aujourd’hui ? Ou s’agit-il de modes de représentation et de conceptualisation bien différents engendrant des bouleversements culturels profonds ?

Ce colloque a pour but de réunir des chercheurs de plusieurs disciplines pour poser une première pierre de réflexion critique sur ces écrivains et ces plasticiens qui donnent à voir des textes comme s’ils étaient des formes géométriques, ou à lire des formes, des couleurs et des séquences visuelles dont la nature même traditionnellement touche les spectateurs et leurs perceptions par un effet d’immédiateté inhérent.

Plus particulièrement, nous nous pencherons sur la réception des œuvres hybrides. On se pose la question : Faut-il avoir la langue, un langage, les mots pour dire les choses et les idées, et pour penser ou peut-on simplement ressentir la pensée par le regard sans nécessairement avoir les mots, la grammaire, et donc la langue pour la décrire ? La question de l’articulation survient à l’instant où le langage se trouve au centre des œuvres plastiques et les formes graphiques se trouvent au centre des œuvres littéraires. Les débats qui entourent le traitement, la classification, l’enseignement, l’économie et la réception de telles œuvres ne sont pas neufs, mais ils deviennent de plus en plus souvent les motifs de l’art et de la littérature de l’ultra contemporain.

Il s’agira donc à contribuer à la théorisation de l’effet produit par l’intersémioticité de ces pratiques verbo-visuelles en y ajoutant par ailleurs toute une série d’interventions artistiques et littéraires qui se dérouleront régionalement autour du colloque.

Pistes de réflexion :
- L’usage et les portées nouvelles des protocoles visuels (jeux typographiques, gribouillages, collages, dessins, etc.) dans la littérature ultra-contemporaine.
- Les frontières de la forme visuelle des lettres et la métabolisation dans les zones de contact limitrophes.
- La multimédialité de la page comme espace à redéfinir.
- Les enjeux et les modalités d’une rhétorique de l’image dans le contexte des cultures émergentes de l’écran.
- Les processus textuels qui mènent à des lectures « impossibles ».
- L’art par l’art : la métafiction dans l’art verbo-visuel.
- Le genre du rébus comme redécouverte narrative (hommages à Magritte)
- Les modes émergents de lectures lexiconographiques.
- Le mauvais genre et les troubles génériques.
- Le nouveau rapport aux langues est-il « un corollaire des voyages et de la planétarisation de la culture » (Edeline) ?
- Les phénomènes de « simplification » dans la pensée complexe appliquée à la création lexiconographique.
- l’identité (et de l’interrogation de l’identité) de l’auteur-artiste par ces pratiques
- Les nouvelles formes de narration.
- Le lyrisme d’un texte ou d’une œuvre lexiconographique.

Champs d’action :
Les œuvres créées depuis l’an 2000 par des artistes lexiconographiques tels que Rosaire Appel, Julien Blaine, Marcel Broodthaers, Sophie Calle, Amélie Dubois, Brendan Fernandes, Kathleen Fraser, Jenny Holzer, Susan Howe, Vannina Maestri, Jacques Sivan, Nico Vassilakis, Lawrence Weiner, ou, parmi les artistes exposés à Art Basel 2011 : Vito Acconci, Kader Attia, Martin Boyce, Tacita Dean, Matias Faldbaklen, Claire Fontaine, Doria Garcia, Ryan Gander, Liam Gillick, Philip Goldbach, Leon Golub, Shilpa Gupta, On Kawara, William Kentridge, Sean Landers, Mark Leckey, Fabian Marti, Sara Morris, Michael Müller, Yoshitomo Nara, Jack Pierson, Jaume Plensa, Richard Prince, Allen Ruppersburg, David Shrigley, Rirkrit Tiravanija, Barthélémy Toguo…

Les propositions de communications (250-300 mots environ) en français ou en anglais devront être envoyées avant le 25 février 2012. Elles sont à adresser à Jennifer K Dick (jennifer-kay.dick@uha.fr ou fragment3@yahoo.com) et à Océane Delleaux (oceane.delleaux@wanadoo.fr).

Les réponses du comité scientifique seront communiquées avant le 15 mars 2012.

L’ensemble des informations concernant le colloque est accessible sur ce blog.

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